J’attrape mon manteau en tweed couleur zinzolin, mon sac en coton bio, mes lunettes de soleil marchandées aux puces Saint-Ouen et m’en vais flâner sur le bitume et sous une douce pluie d’automne, jusqu’à temps de trouver de quoi me restaurer. En ce jour gris et maussade, rien ne m’agace plus que la Dame indécise qui après de longues minutes d’hésitation, commande finalement une salade-vinaigrette, suivi par ces gens qui hèlent comme des marins, un caniche qui aboit, la serveuse qui renverse des couverts. Respirons. Respirons encore.

D’un air pressé, je me lève calmement ; je descends la rue et m’engouffre dans le passage des Panoramas au numéro 56. J’entre en catimini, descends dans la cave et me réfugie dans mon havre de paix du midi. Le choix est simple et rapide : des gyozas, l’unique met proposé dans ce restaurant. Il s’agit de douceurs venues du pays du Soleil Levant, réputé à travers le monde, mais particulièrement populaire dans le cercle des hipsters des quartiers populaires de New-York. Raviolis de porc de Dordogne et de légumes, il se marie à une sauce soja revisitée par le chef Shinichi Sato, chef du gastronomique Passage 53 voisin. L’ambiance est tamisée et intimiste. Je peux commander rapidement, savourer ces mets délicats tout en rédigeant mon éditorial du mois, me recentrer sur moi-même en buvant un thé Oolong amer. Et c’est ainsi que je peux repartir d’un pas sûr et apaisé.

Si Mme Dandy ne vous ai pas convaincu à aller y jeter un œil, allez au moins essayer leur toilette japonaise mystique. En revanche, ne soyez pas trop pressé : depuis qu’un certain homme – Mme Dandy ne se permettra pas de dévoiler le nom de ses amants du passé – en a fait l’apologie, la queue y est interminable. Vraiment, merci Alfred !