Parce que je suis Monsieur Dandy, ma semaine n’est pas comme la votre. Elle se compte en dimanches. Un peu comme une certaine marque de voiture. Dimanche 1, 2, 3. Aujourd’hui il fait beau. Je vérifie quel dimanche on est, et comme c’est la veille d’un dimanche insupportable, je craque et je décide de partir à la campagne. Rien de tel qu’une balade dans les champs, un bol d’air frais, une vache non congelée, pour se revigorer se réveiller se remémorer les vraies choses de la vie. Donc chose pensée chose faite – je suis Monsieur Dandy- je me mets en route, dès l’aube, vers 11h, et je pars, loin. Dans une contrée où mon ami E.J. a bien trop peur de garer son scooter – et pas seulement parce qu’il y planque des chapeaux d’anniversaire.

Je me réveille – en roulant dans l’herbe – je me ravitaille – avec des croissants – je me revigore au soleil. Je vais rendre visite à mes plus chers amis – chers dans le vrai sens du terme, ils sont riches. Et ils ont un vrai portail de ferme vert amande, et pas de sonnette hein, juste une cloche. Leur maison est si sympathique que leur chat albinos accepte d’y habiter, et ils font pousser de délicieuses petites fleurs jaunes et roses dans leur jardin. Ils font un gâteau tous les dimanches et le servent dans leur service à thé à motifs fleuris. Leur yeux sont plus brillants, leur regard plus vif, leurs cheveux plus soyeux, leur bière plus fraiche et leur humour, bah, plus lent – on est a la campagne. Ce sont mes amis parce que je veux être leur voisin et s’il le faut je squatterai leur porche jusqu’à ce qu’une maison se libère dans ce coin de paradis qui sauve mon âme de la ville. Ici, si loin de la ville et si près de ma vie, si loin des immeubles mais si près des hangars à avions.

Résultat: la vie est belle mais mon costume foutu, plein de taches d’herbe.